Ces vins qui ne sont pas parfaits mais qu’on n’oublie pas.

Cette situation vous est-elle déjà arrivé ?

Vous êtes en dégustation, vous goûtez, goûtez, goûtez… et vous évaluez ce que vous rencontrez. Au fur et à mesure, le palais devient plus sûr, les référentiels se construisent, les jugements s’affirment et se confirment. Tout va bien.

Et puis au milieu de cette dégustation se glisse un vin, moyen, un vin qui ne vous emballe pas pour bien des raisons voire même vous déçoit. Sur le moment, il passe après les autres et d’ailleurs, c’est bien sa place, car il n’est pas inoubliable…

Plusieurs jours plus tard, pourtant, quand vous repensez à cette dégustation, le souvenir de ce vin et son impression est toujours vivace. Pis encore, c’est un vin qui vous attire irrésistiblement. Il n’a pourtant pas changé, ni votre façon de le juger et pourtant… son souvenir est bien là, plus fort même que ceux qui le dépassaient en tout. Sentiment étonnant.

Aujourd’hui, cela m’arrive sur le Eiswein Ohlisberger 2009 de Reinhold Haart. Son explosion acide et ronde, enveloppante en même temps me revient de manière intense et obsédante ; me remémorant cette journée de dégustation, c’est ce vin qui s’impose. Etonnant. Pourtant, il n’était pas le meilleur et d’un rapport qualité prix déplorable… mais il reste. Peut-être est-ce sa personnalité extrêmement forte et étrange, peut-être le contexte… que sais-je ?

Un petit instant de magie où les méandres de l’esprit affleurent, sans se révéler, comme une veine pendant l’effort, un peu gonflée sous la peau.

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