Le Pinot Noir est un cépage que j’affectionne. Il est intransigeant, implacable. Superbe, étymologiquement ! Je suis toujours curieux de ce qu’un vigneron et une région donnent sur ce cépage car on ne peut pas tricher avec lui, ce qui est moins le cas avec le Chardonnay ou même le Sauvignon.
Nombreuses sont mes expériences de Pinot en provenance, notamment, d’Autriche. Plus que tout autre vin, ce sont eux qui m’ont donné la lecture la plus claire des progrès faits par les vignerons. Alors quand je vois un Pinot Noir de la Vallée Centrale du Chili (certes, ce n’est pas tout à fait ça, voir la carte), ça ne peut qu’exciter ma curiosité. Leyda est une vallée proche de la mer, réputé « fraîche », disons, plus fraîche que Valle de Casablanca ou que celle de Colchagua.
Vina Leyda est un domaine que je connais plutôt bien. Ils font un travail innovant, clairement d’exploration (premier millésime en 2001). Les dernières bouteilles que j’ai goûté étaient leur Sauvignon Blanc. Encore très forcé mais clairement en devenir, le potentiel est là. Quid du Pinot Noir, donc, qui je vous rappelle est associé au Sauvignon Blanc à Sancerre par exemple ?
Le vin est d’un abord très dense, sombre pour un Pinot. Au nez, c’est la bonne surprise. On retrouve les arômes de fraise, de cerise et de noyaux propre au cépage. Beaucoup de fraîcheur aussi, pas d’arôme surmûri. C’est somme toute plaisant et équilibré et ça rappelle justement un Sancerre rouge. En bouche, l’essai n’est pas transformé. Elle est marqué par la simplicité et le manque d’acidité se fait sentir. Le climat n’est clairement pas optimal et on devine qu’il y a eu des problèmes de maturité (N’oublions pas que 2008 a été une année difficile au Chili). Le vin est pataud, un peu brouillon. La finale remonte un peu le niveau en laissant une jolie trace de cerise grillée.
Ma note : 72/100 ; 0 0
Un vin agréable bien que moins plaisant en bouche qu’au nez. Ces vins devront être suivis. En l’état, c’est un vin qui s’accommodera de volailles pas trop parfumées. Il est peu probable qu’il gagne quoi que ce soit à attendre et ne gagne rien à l’aération.